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Global Columns

Tout le monde en veut à Obama

Andrea G

Slate / Moisés Naím et traduit par Micha Cziffra

«Sales jours pour Obama», «Les démocrates et Obama se dirigent vers un échec électoral imminent», «La popularité d’Obama s’effondre»Voilà un petit échantillon des gros titres récents de la presse américaine sur son président. Tout le monde semble avoir une dent contre lui. Même Desmond Tutu, le bienveillant archevêque sud-africain a publié un article dans lequel il fustige le président Obama. (Parce que l’administration américaine à réduit les aides allouées à la lutte contre le Sida en Afrique du Sud.)

Tous contre Obama

«La Chambre de commerce perd les batailles contre Obama», titrait le Washington Post du 22 juillet. Le quotidien nous apprend que ce puissant lobby commercial dépense trois millions de dollars [2,3 millions d’euros] par semaine pour faire échouer les initiatives du président. La direction de la Chambre de commerce est furieuse: ses efforts ont été infructueux –ce qui est plutôt rare. Il n’y a pas que les entrepreneurs qui s’en prennent à Obama: «Pour le mouvement ouvrier américain, la première partie du mandat d’Obama est une catastrophe.» C’est le titre de l’éditorial d’un leader syndical publié dans le Washington Post. Il invoque le même grief: Obama ne répond pas aux attentes... cette fois des travailleurs.

A Wall Street, même son de cloche. «Les titans de la finance new-yorkaise se sentent marginalisés. Obama les a remplacés», s’offusque une autre manchette. L’argent des campagnes électorales provient pourtant des dons récoltés lors de dîners dans les fastueux appartements des magnats de la finance, en présence de Barack Obama. Mais ce dernier n’y assiste plus, et tient les banquiers à distance. «Certains donateurs se plaignent qu’Obama a non seulement refusé de leur attribuer des postes d’influence au sein de son gouvernement mais il ne les invite même plus aux réceptions données à la Maison Blanche», développe l’article du Washington Post. Et ainsi de suite…

Les militaires en veulent au président américain qui leur fera subir d’importantes coupes budgétaires. Les écologistes dénoncent le retrait du soutien d’Obama à leurs exigences de lois plus restrictives. Le secteur pétrolier est furieux contre les nouvelles règlementations environnementales auxquelles il est soumis. Le lobby juif est exaspéré devant les pressions qu’exerce Obama sur le gouvernement de Tel-Aviv pour qu’il fasse des concessions aux Palestiniens. L’industrie pharmaceutique et le secteur hospitalier ne lui pardonnent pas la réforme de la santé. Les banques s'indignent des nouvelles régulations financières. Sans oublier les 15 millions d’Américains sans emploi. Fort heureusement, restent au président Obama Michelle et ses deux filles pour continuer de l’aimer.

L’insécurité économique à la base du courroux général

Que s’est-il passé? Comment cet homme politique qui a inspiré le monde entier a-t-il pu devenir un président quotidiennement accusé de ne pas savoir communiquer avec son pays et de garder ses distances avec les masses qui, jusqu’à récemment encore, l’adoraient? Il va sans dire que Barack Obama et son équipe ont commis des erreurs. Mais ce n’est pas le plus grave.

Ce qui est à la base de ce mécontentement généralisé, c’est le malaise économique. Les Américains ne semblent pas se rappeler qu’Obama a hérité d’une situation catastrophique et qu’il a évité – tant bien que mal – un crash économique plus grave. Ils s’en fichent, ce qui leur importe, c’est qu’ils ne trouvent pas de travail ou qu’ils voient leurs perspectives d’avenir économique compromises. Selon une enquête Gallup, seuls 4% des Américains placent les guerres ou le terrorisme dans leurs préoccupations principales. Un chiffre qui contraste fortement avec les 66% d’Américains qui affirment que l’économie est leur première inquiétude. Une autre enquête (CBS) révèle que seulement 13% des Américains estiment que les programmes économiques d’Obama ont amélioré leur situation, tandis que 63% considèrent qu’ils n’ont eu aucun effet (ce qui est évidemment une impression contredite par la réalité).

L’opposition achève de décrédibiliser Obama

Ces impressions négatives au sujet d’Obama sont alimentées par les campagnes de décrédibilisation de ses opposants. Obama a touché aux intérêts de groupes extrêmement puissants. L’opinion avait pourtant demandé et applaudi les réformes sur lesquelles il s’est engagé… Jusqu’à ce qu’il les mène à bien. Naturellement, ceux qui ne supportaient pas de voir leurs privilèges disparaître se sont mobilisés. Tous les moyens étaient bons pour entraver le changement et affaiblir Obama.

Ils ont réussi à faire croire à 27% des Américains (chiffre récent) que le président Obama n’est pas né aux Etats-Unis; 18% pensent qu’il est musulman. Alors qu’il existe des preuves irréfutables selon lesquelles il est né à Hawaï et qu’il est chrétien. Mais ces fausses idées sont clairement le fruit de l’insécurité économique et des campagnes visant à saper le pouvoir du président.

Et puis il y a les élections du 2 novembre, où se jouera un tiers du Sénat, l’ensemble de la Chambre des représentants et 28 postes de gouverneurs d’Etat. Tout semble indiquer que le Parti démocrate perdra la majorité dont il bénéficiait jusqu’ici à la chambre basse et qu’il ne gardera qu’un contrôle précaire du Sénat.

Gouverner un pays hérité de George W. Bush est une tâche ardue. Le gouverner en composant avec la multitude de réactions hostiles face aux changements nécessaires qu’il a menés est encore plus difficile.